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La très belle histoire de ces deux-là remonte à la rencontre à l'école Sasserno à Nice, de mon frère aîné, Robert, et du père de Françoise, Roger Miquelis. Une amitié très solide qui durera jusqu'à la disparition du père de Françoise il y a peu d'années. Nos familles étaient en partie issues de la même région des Alpes Maritimes : deux villages de montagnes, Roquesteron et Sigale. Le père de Françoise parlait le niçois, et avait un humour dont elle avait hérité. Souvent nous nous amusions avec des mots que seuls dans nos entourages nous connaissions. Ce qui augmentait notre complicité d'exilés parisiens.

Françoise, étudiante, travaillait au Théâtre de Nice et elle y avait vu le Théâtre du Campagnol en tournée à plusieurs reprises. Elle était au conservatoire d'Antibes dans la classe de Julien Bertheau. Quand elle avait décidé de rejoindre Paris, elle me demanda si elle pouvait participer à des stages que nous organisions à La Piscine de Châtenay-Malabry et assez rapidement elle avait rejoint le Centre Dramatique pour le spectacle "Coïncidences"...

C'est alors que l'idée d'écrire "1, Place Garibaldi" m'est venue. Et j'ai immédiatement associé dans l'écriture Françoise et Didi. Dans notre travail de plateau mêlant comme toujours les scènes écrites et les improvisations, notre complicité était totale. Comme avec Arnault Lecarpentier qui me jouait. Deux improvisateurs de génie. Le succès fut complet et une année de tournées en province suivit qui forgea une vraie famille comme cela avait déjà été le cas pour "Coïncidences".

Cette équipe élargie allait se retrouver sur la très belle célébration du bicentenaire de Marivaux. Et la tournée inespérée, organisée par Jérôme Descamps, de l'Islande au Canada, aux USA.

Après une pause et le départ à Corbeil, ce sera la nouvelle aventure des "7 familles" avec Michel Toty, Marie-Françoise, Audollent, Laurent Boulassier, Hélène Philippe, Xavier Kuentz et Geneviève.

Nous nous sommes retrouvés tout récemment autour du beau projet de lectures proustiennes où elle fut une Madame Verdurin percutante au Forum 104 et jusqu'à Chartres pour la célébration du centenaire de la mort de l'écrivain.

À travers ce beau parcours, une très forte complicité nous avait réunis, quasi familiale, une belle traversée du temps avec ses joies et ses accidents sans la moindre rupture. Puis la naissance d’Angely qui devenait, adolescente, la baby-sitter de notre petite fille, Rose, son mariage avec Pascal, la naissance de Raphaël, la disparition de son père, tous ces événements renforçaient et perpétuaient nos liens.

Sa disparition nous laisse sans voix, ses aînés et amis pour toujours, Geneviève et moi ainsi que Liliane Delval et Myrrha Donzenac qui l'avait dirigée dans une très belle lecture à la Vallée aux loups.

Jean-Claude Penchenat