Claudine.

J’ai connu Claudine il y a bien longtemps, nous jouions avec le Théâtre du Soleil à la Cartoucherie « 1789. « .Elle faisait partie de ces professeurs épris de théâtre qui nous amenaient régulièrement leurs élèves à chaque création. Après le Soleil, le Campagnol où elle amenait des cars jusqu’à Châtenay-Malabry à partir du Lycée Paul Valéry dans le 20e me arrondissement où elle enseignait. Les spectacles se succédaient et notre relation évoluait peu à peu jusqu’à une amitié qui persistait de Corbeil Essonne à Arcueil. Une étape fut décisive lors des années du « Bal « où certains élèves furent sollicités pour témoigner de leur rapport à la danse et servir de modèles aux comédiennes . Pendant la période de Balzac- Vautrin , spectacle qui l’avait particulièrement concernée et séduit elle avait amené un nombre de spectateurs impressionnant.
Au moment où elle a pris sa retraite je lui proposai de s’investir davantage dans des ateliers puis de m’assister dans nos activités comme au moment de «  Carola « de Jean Renoir ou dans les deux lectures autour des expositions sur Maurice Denis ou sur la peinture russe au musée d’ Orsay et plus tard autour de Victor Hugo ,dans notre partenariat avec la ville de Saint -Mandé.
Son goût pour les arts et sa relation avec ses élèves qui en conservent un souvenir souvent intense se poursuivirent enfin à Tours lors des rencontres Francis Poulenc pendant de nombreuses années aux côtés de François Le Roux. Sa grande culture, sa soif de transmission et son amour de la littérature, du théâtre et de la musique en firent une enseignante d’exception. Pendant dix ans elle fut aussi la présidente de la compagnie Abraxas .
Genevieve et moi et tous les amis qui l’ont connue pendant toutes ces cinquante années de théâtre partagés en gardent un souvenir inoubliable.


--
Jean-Claude Penchenat